POÉSIE
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Gargouilles
Parlez vous Crapaud ?
...
Nous parlons gargouilles ; anguilles Fines et velues
Avec nos Oursins plein les poches au pied de la Grande Ourse
Abr-ou-eille ouvri-euse barbil-lonnant -
Buvant les Ecarquilles aux fourneaux des Esquifs
Tourbillonnant les Papilles
les Pupilles
des Papillons
Embuscadés dans les récifs coraniques
Aux coraux blanchissants de crabes écrabouillés
Aux béances du ciel
Dribbler, sauter, bousculer
Droit au But !
Faire Simple.
Ah, l'Envelochée
Echevelée du débutant…
Mā Thévenin
Le 15 Avril 2024
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Pirouette
Les mots sont comme des ciseaux
Je classe, je trie, je range
Droite et gauche, rouge ou vert
Voulez-vous mes étiquettes ?
Je les vends très très chères
Avec leurs petits cadres bien fermés
Dans les casiers judiciaires
Anges dé-rangés
Dans les boîtes à Malice
D’Alice
Arrgh Bzzzzz Vrrrraoum
Le vent est lisse
La feuille m’a emporté
Sur son dos de Plumes
Mā Thévenin
30.03.2024
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Soleils couchants
(les étés palavasiens)
Dans les méandres du fleuve endormi,
Sous le reflet immobile du ciel si vaste,
L’eau se trouble des fantômes en ruines
D’un monde rêvé
Enseveli dans la vase et les détritus de l’âme.
Toujours là,
Ce désir sous-jacent de Vie Jaillissante
Espérant
Les caresses célestes…
Des bulles minuscules dans l’eau croupie des étangs
Forme des miroirs d’ombres
Où dort sous les décombres,
le Monde d’après…
Mêlés à la foule,
Des Êtres conscients, inconscients, impuissants,
Tournent
Dans les manèges aux plaisirs
Rugissant leur ennui à la face des jours
Cherchant l’avenir, quêtant l’oubli
Des forains abrutis de fatigue
S’accouplent avec des machines à rêves
Des machines à sous
En pilotage automatique de leurs vertiges
Les enfants ne peuvent pas dormir
Bientôt de leurs extensions
Des Intelligences Artificielles greffées de silicone
Si parfaites et conversationnelles
Voilées ou dévoilées au choix
Serviront de maman.
Le cœur écrabouillé
Entre le marteau et l’enclume
Du fond de mon lit j’entends les musiques mécaniques
D’un été post-industriel
Les basses technos qui martèlent
140 battements par minutes
Les voix métalliques
Inhumaines
Inorganiques
Insipides
Insignifiantes
Stupides
L’écho hurlant d’un monde à la dérive, sans nuances.
En rêve je me lève et je vais
Dans l’eau croupie des lagunes
Au milieu des algues lentes et des crabes agrippés
Simple matière molle, indifférente ou fertile
Disparaitre Inconsciente dans le grand compostage
De nos expériences entrecroisées
Corps Sans Organes
Lancé sans trajectoire dans le cosmos
Ecran sans projection lumineuse Trou noir Absence
Mots d’une langue morte
Vide troublant
Quelque chose ou quelqu’un cherche
Comment sortir de l’Ombre d’O
et du Désordre des Ordres
Initiatiques
Marcher enfin sur la Poussière
des Os broyés de Dionysos.
Mā Thévenin
Le 24/04/2023
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Délivrance
(dans le miroir de la nuit)
Cantique des Ténèbres
Mère de toutes les Mères
prête-moi tes yeux s’il te plaît
pour que je regarde à l’intérieur de moi
le visage de la Mort
Parmi les visages oubliés de mes amants,
de mes amis, de mes frères, de mes ennemis jurés
l’un, sans nom, n’a pas de masque et a emprunté
le visage de la nuit.
C’est celui-là même que je cherche.
il s’est caché dans mon dos
il s’est agrippé à ma nuque
il a fendu mes entrailles
avec son couteau de glace.
Je cherche sa mère, ses sœurs
je veux lui ôter la vie.
Mes pupilles se retournent dans mes orbites
pour voir de l’autre côté de mes paupières closes
l’endroit exact où s’est formé son ombre
- fins filets de lumière noire -
traversant l’opercule de mon crâne.
Car derrière cette béance
J’espère l’atteindre.
Mère de toutes les Mères,
Celle qui voit les drames non-encore éclos,
Celle qui voit le vaste monde s’emparer des fils
tirant sur des marionnettes disloquées,
dressées à obéir
Garder les yeux baissés et la bouche cousue
Aujourd’hui tu me prends dans tes bras
tu me berces
Je réclame la justice de tes yeux
qui ont écrit tant d’histoires dans mes pupilles
des histoires d’abandons, d’exils,
de malédictions sur plusieurs générations.
j’ai tué de mes mains
mes œufs à peine formés
pour ne pas devenir toi
en donnant au monde
la chair de ta chair
Je ne voulais pas que tu aies raison
et devenir une simple écorce vide
une coquille fendue et amère
une victime criant l'injustice
Aujourd’hui j’affronte ta colère implacable
je cherche la confrontation de tes yeux
la folie de ta rage
Je n’ai pas respecté les règles qu’on donne aux machines
les robots qui reproduisent les fantasmes
clouent les croyances,
reconduisent les ordres et les programmations neuronales.
Je cherche le fer de tes yeux
parce qu’après m’avoir remplie de cendres,
de tes peurs, de tes misères et de tes colères,
je souhaite leurs canons profonds, rapides, fumants.
Mais quel monstre est tapi à l’arrière de mon crâne ?
Qui pourra m’en délivrer ?
... Dans la rivière des larmes
j’attends de l’aube
l’eau pure de sa lumière éphémère
pour laver un à un, chacun de mes os.
Mā Thévenin
Le 12/12/2022
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Prière
A ceux qui croyaient au Ciel
A ceux qui n’y croyaient pas
A ceux qui croient à la Terre
au réconfort de ses chaudes mamelles
à son manteau de lave bouillant
au feu obscur de ses entrailles
au magma brûlant de la moëlle de ses os
A ceux qui croient qu’un dieu démembré
a donné son corps pour former les roches
les astres, les herbes, les arbres et
tout ce qui se meut sur la terre
A ceux qui croient qu’un dieu
leur a donné une âme
un souffle
un esprit divagant
sur les eaux tumultueuses du chaos de nos origines
A ceux qui croient en la Vie
A ceux qui croient en leur Corps de Chair
A ceux qui croient en l’union du Ciel avec l’Enfer
A ceux qui gardent leurs poings serrés autour de quelques grains de sable
A ceux qui luttent et se battent
A ceux qui résistent
A ceux que la rage fait tenir sans desserrer les dents,
Je dédie cette prière.
A ceux qui en dormant vont nourrir leurs racines terrestres de leur cocon de Soie,
Je dédie cette prière.
A ceux qui donnent leurs corps aux Oiseaux,
A ceux qui croient en la dispersion des cendres dans le Vent
Jetant à la face des Etoiles leurs dernières poussières
dans l’Univers
Je dédie cette prière.
... Inspir ... .... Expir …
… E X P A N S I O N …
Aux Êtres Humains fragiles
Si minuscules graines de plume
A nos âmes toujours emportées par les grandes migrations
Mā Thévenin
Le 5/12/2022
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Marchands de rêves
Dans les usines des marchands de rêves je me suis égarée, docile,
parmi des milliers d’esclaves au regard fixe fuyant la misère du jour
caméléon jouant à cache-cache
avec le dossier réglable de ma chaise à roulettes
glissant à mes poignets des menottes invisibles
enlaçant mon crâne avec le clavier ergonomique.
attirée par la gravité,
je fabriquais des plans techniques, des projets « sexy » et des images érotiques
des machines à habiter
des machines à dormir
des machines à rêver et faire l’amour
ou les deux
il ne fait plus ni nuit ni jour
dans la maison de Oui-Oui au paradis
l’Argent se mange en paillette
pour quatre-cent-mille euros tout est toujours parfait
rien ne dépasse.
rien ne se passe
rien ne s’est jamais passé.
les accouchements sont propres et sans douleurs
les animaux n’ont pas d’odeur
on ne voit pas leurs dents
ni les tuyaux d’évacuation des déjections
ni la merde sous les encombrements des fondations
ni la couleur de la terre
ni les morts ni les guerres
enfouies sous les graviers…
la pelouse est toujours parfaitement jeune, verte et bien rasée
le soleil est au couchant, et la nuit, merveilleusement étoilée…
partout et pour toutes les surfaces,
des brumisateurs d’Or
des teintes nacrées à volonté,
envoûtantes et mystiques
des filtres velouté et des options magiques…
vous faire croire, vous faire accroire, vous faire rêver…
dresser vos désirs dans la bonne direction
toujours plus loin, plus fort et plus longtemps
Faites tourner la machine à hélice de vos portefeuilles électroniques
laissez circuler les flux monétiques et glisser les peaux lissées
les transferts d’argent se font en NFT
Appuyez doucement sur l’accélérateur –
( la fusée va décoller )
pour un voyage dans l’espace
venez nager dans nos bulles de champagne…
vous pouvez continuez à dormir,
on s’occupe de tout pour Vous
Soyez heureux
continuez à rêver…
Mā Thévenin, 26/10/2022
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La caverne
L’Ombre qui dort dans mon ventre
Parfois se réveille et mord
L’Ombre attend
L’Ombre me suit
L’Ombre me tire par la queue
L’Ombre me singe
L’Ombre me harcèle et me tend des pièges
L’Ombre est cachée dans le verre à dent
L’Ombre n’est pas mon Roi
L’Ombre se projette sur les murs et crie
« Je ne suis pas Toi »
« Je ne suis pas Toi »
« Je ne suis pas Toi »
L’Ombre souffre et se tord
Me traîne à ses pieds et prend ma place.
Elle marche partout où je vais et où je ne vais pas
Elle met mes habits et dort dans ma chambre
Elle joue avec ma guitare
Elle s’est présentée à mes parents.
Désormais,
Elle est MON ombre.
Alors,
Je la prends dans mes bras,
Et je la berce.
Mā Thévenin, 31/07/2022
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Le château intérieur
Marcher sur un fil
D’incertitude
Dans le château intérieur
Vidé de ses fantômes
Errer d’une pièce à l’autre
Fabriquer un chemin de Soie
Ordonner le brouillard
Dissiper les brumes
Construire
Les dunes aux géométries variables
Aux figures incertaines
La main qui œuvre hésite
Tissant le fil – vibrant
Qui nous relie
Apparition / dés-apparition
Miroitement du fil fragile
L’architecte danse sur sa toile…
Mais
Qui tient le Vide ?
Mā Thévenin, le 07/06/2022
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Le sang, la peau, la sève
Mon Cœur est Juif
Mes Pieds sont Musulmans
Ma Couronne est Chrétienne
Et dans ma boîte crânienne
Mes cheveux volutent Fées
Mes doigts glissent Serpents
Ma langue parle Sorcière
Quelqu’un compte jusqu’à trois
Nos yeux plongent Océan Immense
Nos sangs grondent Ecorce Terrestre
Nos âmes scintillent Cristal de Neige
Un, deux, trois
A notre Mère Terre
A notre Père Voûte Etoilée
A Ce qui est Tout / à Ce qui n’est Rien
Au Souffle qui nous étreint
A l’Esprit de nos Os dansant dans le Vent
A ce qui nous ouvre et nous libère…
Mā Thévenin, le 09/11/2021
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Aujourd’hui
Je retire du milieu de mes os
Les longues aiguilles
Les dards plantés
Les crans d’arrêt
Les brisures de verre
Tous les grains de sable
Un à Un
Les crissements
Les craquements
Les coassements
Les insultes
Les mépris
Les regards en coins, effilés
Les rugissements
Les dents des lionnes
Les griffes des lions
Le claquement des mâchoires
Je retire de mon corps
Les longues épines encastrées
Une à Une
Et du cristal des glaces,
Et d’étoiles, et des neiges
Lointaines
Je fabrique une épée invisible.
Invisible, mais précise.
Mā Thévenin, le 12/06/2021
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Ô Dieux et Déesses
Mères aux couteaux tirés
Mères aux naseaux fumants
/ Pierres de patience / Fils de Soie /
Mères dansant sur les braises
Mères aux chardons ardents
/ Glaise immobile / Boucles du temps /
Ni bien ni mal
La course du Soleil n’a aucun but
Les Reines se tiennent sur le chemin
Des Epines
Dans les cheminées du temps
NÔs Mères de Rage
Que Rien n’apaise
Ni le temps ni les Orages
De Grêles
Mères piétinant le feu
Martelant la Terre
Accaparées / S’accaparant
Les trésors / les vertus
Laissant les saints de glace
Dans le marbre funéraire
Enfouissant leurs désirs sous les prières rituelles
Les renoncements méritocratiques pour l’avènement d’un règne théocratique
Les signes de la fin des Temps
Jésus, Jéhovah, Allah, Bouddha, Alibaba
Bulles de savon
Rien ne m’indiffère
Laisse les morts parler aux morts
Tourne-toi vers le présent.
Mā Thévenin, le 12/06/2021
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[Fukushima] Prière pour les morts/Hommage aux vivants - Performance de Mā Thévenin le 30/04/2021, Cruas, Ardèche
La chair du monde
Mon corps aux loups
Ma chair au monde
Mon sang à la pluie
Mon feu à l’océan
Et rien ne s’arrête de tourner
Le soleil cru découpe mes paupières
Au manège du vent
Les goëlands
Glissent
Les passants
Piétinent
Ils rentrent à la maison
Ils picorent
Les miettes de leurs Samedis
Les débris de leurs Dimanches
Le ciel claque
Et mon cœur se vide dans le sablier
Inexorablement
J’habite sur un parking
Où rien ne s’est passé
Rien de plus insignifiant que la mort
Rien de plus quotidien
Rien de plus invisible
Rien de plus banal
Que ce lent effacement
Que ce lent enlisement
Que ce lent ensablement
Où la nuit s’égrène
de son dernier souffle
Mā Thévenin, le 08/05/2021
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Kali
Avaler des Sabres
Sous les cuirasses d’Ors
Les écorces d’Anges
Les cendres Parfumées
Tapi dans le Nid Corps Obscur
Le cœur d’un moineau bat
Sous les lambeaux éphémères des plumes et des peaux.
L’amphore terrestre
La pulpe des doigts
L’argile souple et modelée
L’Incréée
Les Déesses de terre
Dans leurs corps de boue, dansent
Autoengendrées
Mā Thévenin, le 25/04/2020
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Barbe bleue
A la lisière des mots
- Tus -
Les coutures élastiques de nos mensonges pudiques.
Evidant le néant, effleurant la peau,
Tu t’ensommeilles de visions chamarrées,
De reflets miroitants et de voiles et de brumes…
Tu t’enfumes.
De volutes d’encens pourpres et violines,
De lumières irisées sur la nacre des peaux.
Sous la nudité crue des corps absurdes,
Squelettes entrechoquant
D’un cliquetis étrange leurs os
À la nuit dérobés, ensorcelés de Lune,
Des vallées dévoilant leurs iris violettes,
Le velours de loups tout brillant d’étoiles …
Mais sous le poison de tes rêves bleutés,
De jouvence luxuriante et de sources éternelles,
Je dépose ici, gisante, une fleur rouge sur la neige.
Mā Thévenin, le 16/11/2020
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Logos
Des échafaudages de mots jetés dans le Vide
Vers les étoiles
Et la peur de l’Inconnu
Structures complexes, arborescences logiques,
Dressées haut / Dressées Au-dessus / De nos Os
De nos gouffres en mouvement, nos terrains glissants,
Nos pentes dangereuses …
Constructions savantes, géométries hasardeuses et héroïques
Conjurant l’Aléatoire de nos Infiniment Petits
De nos Infi-Nie-Ment In-existants
De nos Indéfinis, désirant des états d’âmes
En dents-de-scies-infinitésimales
Minuscules trapèzes
être-anges volant sur des précipices
Comètes déroulant leurs longues queues de chiffres
déjà caduques
Nombres démembrés
glissant leurs trajectoires vers les Années-Lumière …
Les Années XXXX
(où X est l’Inconnue de nos intersections
le pluriel de nos multitudes
le vertige croisé de nos rencontres)
Pourrions-nous nous rassurer par des géométries planes, des repères et des dates ?
Des quantités mesurables ?
- Où est le Nous, est-il Somme, résonne-il en nous ?
Brindilles éparpillées et vagabondes,
Tourbillonnant de vagues en ressacs,
Parmi les Vestiges de l’Arbre
Qui nous avait servi de refuge…
Au Nom du Père
Mā Thévenin, le 18/10/2020
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Tao
Son visage d’enfant a projeté sur les murs
Les ombres de ses peurs
Et de ses illusions
L’une d’entre elle a mordu
Dans ma nuque comme dans la chair
D’un fruit
Tapie, immobile, j’attends
(Mille petites aiguilles plantées sous ma peau)
Que la mâchoire se desserre
Le « je » danse dans ses rêves,
Le pommier dort.
Le fruit mûrit.
Un essaim bourdonnant nous caresse et frelône
De ses mille yeux
La Nuit au-dedans ouvre ses paupières
La Nuit tapissée de sel
La Nuit aiguillée d’étoiles
La Nuit agrandie
Dans le lent déroulement
De l’axe du ciel
L’aimantation d’un cœur aimant
La lune / polarise / la limaille / de nos veines
D’infimes poussières / s’ordonnent
Des fils minuscules / se tissent
[Constellations]
[Synapses]
De ses mille cordes chantantes
L’Univers nous traverse
Et construit sa toile
Dans les fils divins, argentés de lune,
Le Tao de l’araignée harpiste.
Mā Thévenin, le 15/09/2020
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Retours d’Expérience
Surfaces de contacts.
Par les mille yeux de l’hydre
Les mille reflets du miroir brisé
Réfléchis
Enveloppés/développés
Le feu de l’âme brûle dans l’âtre
Grêle / Frêle / Dansant
Tournoyant
Éreinté à l’infini,
Le « Je » se pose
Ici, et là…
Papillon voletant sans savoirs,
Sans vêtements, sans circonstances
Atténuantes
Éreintant les rainures, les brisures
Enchevêtrant les fils
Démêlés
Feu dévorant la toile
Fragile / des papiers de Soies
Irisées et éparses
Ô Tendre Phoenix
Enveloppe-moi dans la nuit de tes cendres
Encore tièdes
Mā Thévenin, le 08/09/2020
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Fruits rouges
Penchée aux fenêtres de la chambre mauve
Qu'est Ce qui est tombée
Au dehors ?
Dans les brumes bleutées de la nuit
Quelques pas ont laissé sur la neige
Des ombres violettes...
La ligne des cimes, quittant le jardin de roses
S’enfuie
Dans la forêt profonde
Écrabouillant les mures sauvages et les baies rouges
Il ne reste maintenant qu’à
Enlever les épines
Une à Une
Encre noire des échardes glissées sous la peau
Poussière des anges.
Mā Thévenin 16/07/2020
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La chambre mauve
Dans la chambre aux contours invisibles,
A l’ombre fraîche des reflets de neige
Ultra-violets
Derrière le miroir des blancs névés
- ses lignes sur l’horizon, ses lents silences aux courbes froissées -
Sur les draps du dedans / sous les draps du dehors
J’enlace l’espace
D’un univers chiffonné
En quête de raccourcis et de points de contact
Remonte les toboggans des cascades de rires
Traverse des tunnels kaléidoscopiques
Ouvre la porte de labyrinthes aux jardins électriques
Cherchant encore, Sans dessus-dessous
Où est le dedans, où est le dehors
A travers le mince voile de la peau
(Où te retrouver intacte)
Sous l’onde diffuse, Ici et au-delà
Des fluides sonores et des fragments de Vie
Ce si vibrant Présent…
Retrouver Le Nid et la Voix d’avant
Les dunes invisibles,
Les encres Violettes.
Mā Thévenin, le 11/07/2020
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Sous les pierres, parmi les sucs d’ombre et de mousse
…
Je mets tous ces mots dans un sac,
sac d’os, sac de boues,
et puis du jus des myrtilles et puis je secoue sur la mousse...
Au pied des pierres, un nid d’humus.
Liqueur d’os-suaire
ambre et bois sauvage où sourd la Source.
Résurgence.
A l’ombre fraîche, os broyés,
lichens sauvages des améthystes.
Germination - lente -
dans la saveur sucrée des tiges
Violettes...
Mā Thévenin, le 04/07/2020
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Cendres
Coquille de noix
Navigant sur le fleuve
Eve égarée / Evadée.
Enveloppe ouverte
Et vide
…
Œufs de poisson tortue escargots
Tout autour...
Laitance flottant - comme un embrun marin -
Trésor éparpillé.
Reconsidère la forme,
« Entre-deux »
La forme vide
Aux cent contours
Cendres de plumes.
Mā Thévenin, le 20/04/2020
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L’effet papillon / L’empreinte envolée
De l’épaisseur d’un cil
Le baiser du papillon
Posé sur la tige
Envoûtement léger
De la soie
De l’air qui poudroie
Elaguer le désir infime
D’une Présence
D’une Absence
Entre deux battements
De cils
Ce qui est - et déjà - n’est plus…
Mā Thévenin, le 08/04/2020
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Jusants
Éclatement
Mère de toutes les muses
Grondements répétés des vagues
Échouées
L’horizon comme le sol
Se retirent - et glissent
Sous les grains de sable
Aspirés par la gravité
Claquement d’eau /emmurée
Ecroulement.
Tapage.
Puis la mer se retire
Et laisse sécher au soleil
Ses linéaments
Mā Thévenin, le 08/04/2020
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Ondine
Rien.
Eboulement minuscule.
Cent mille grains de sable s’effondrent
Égrenant les secondes
Particules éparpillées dans le vide
Que ma main saisit – Rien.
Se referme
S’accrocher aux étoiles
Toute habitude sens dessus-dessous
Anticiper la chute
Ou bien
La fuite, dans l’eau profonde et noire
Mille reflets de lune glissant sur l’onde de choc
Evadées au-delà de l’été - luminescent
Soudains changements de paradigmes
Souffle en suspens
Avaler l’ombre épaisse d’obscures Atlantides
Dans le creux infime des avalanches
Dévalant les parois des grottes sous-marines
Echangeant les valeurs
Le blanc / le noir - l’envers et l’endroit
Le haut et le bas
Empreinte hirsute de l’absurde
Petite Ondine
Remonte le fleuve jusqu’à la source
Et tranche les liens
Avec l’éclat de ta lame sur tes écailles
Et le couteau du boucher taoïste
Entre les os de la Terre et du Ciel
Mā Thévenin, le 02/04/2020
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Navigateur
Seul au milieu des étoiles
Dérivant dans d’obscurs abysses
Cherchant un point solide de l’espace-temps
Un coin dur
Aux angles ouverts et saillants
Où est le « je », le « tu »
Cherchant la limite
D’un centre infini / mille périphéries
Ou le contraire
Tes doigts posés sur la table
Quelques millimètres carrés de respiration
Ne rien attendre
D’Autre
Que la pression atmosphérique sur ma peau
Les courbes infinitésimales d’une ligne de fuite
Et les oscillations du son
Chiennes de rage / Couchées à mes pieds
Dormant sur Ithaque.
Mā Thévenin, le 23/03/2020
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Chants magnétiques
Lents dedans / Au dehors
Vus
Evaluant des envolées
Validant des valeurs
Remontant le courant de nos veines
Jusqu’à nos cœurs / tapis / immobiles
Cachés,
Prêts à mordre,
Vérifiant des données (déjà vues)
Chavirant les vrilles de tes lobes auriculaires
Retournant au néant de tes entrailles.
Avenant / A venir / Envenimé
Manger l’herbe jusqu’à la racine des étoiles
Arracher l’obscur d’un coup de dents
Avides
Avaler le limon des fleuves / dévoiler des licornes
Nue - érodée et aride
Engloutir les ténèbres et tout l’univers
Gueule ouverte, fumante lave
Ereintée / Enlevée / Dévalée
Aimanter la limaille / Fer de la poussière
Ensemencer les champs quantiques
Revenir à rien -
A l’Essentiel -
Chants magnétiques...
Mā Thévenin, le 22/03/2020
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